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L’ère des «superteam» tue-t-elle la concurrence dans la NBA?

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Via Fadeaway World

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Par Kerns Larêche

Ayant pris naissance, selon les experts, à la fin des années 70 et au début des années 80 avec une pléthore de talents dont le fameux « big three » composé de Bryan Taylor, Bobby Jones, David Thompson de Denver, la course à la super équipe (traduction française) est devenue monnaie courante dans la NBA. Pour la saison 2020-2021, le recours aux empilements des stars ou tout au moins des « All Star » avec les Nets de Brooklyn continue en NBA. Six « All Stars » (K. Durant, K.Irving, J.Harden, Blake Griffin, D. Jordan, L.Aldridge), parmi eux deux anciens champions, un détenteur de deux « MVP finals » et un « MVP » saison, les dés sont-ils déjà jetés en faveur des Nets de Brooklyn ? La concurrence est-elle tuée par avance ? Faut-il remettre le titre aux Nets de Brooklyn avant même le début des hostilités en playoffs ?

Les années quatre-vingt aux Etats-Unis ne nous ont pas seulement été inédits par la présence d’un ancien acteur de cinéma à la tête de la Maison Blanche pour le Parti républicain, en l’occurrence Ronald Reagan. Elles ont été, entre autres, marquées par la « draft » de 1984, considérée comme l’une des meilleures cuvées de l’histoire de la NBA, avec l’arrivée d’une pléiade d’étoiles, dont Akeem Olajuwon (le premier choix), Charles Barkley, John Stockton et Michael Jordan. Après l’intronisation de ces talents, repartis dans chacune des 23 franchises de l’époque, ajoutés avec d’autres « superstars » comme les Larry Bird, Isiah Thomas, Kareem Abdul-Jabbar, Magic Johnson, la NBA allait connaître l’un des moments les plus glorieux de son histoire en termes de joueurs emblématiques. En 1987, le “big three” formé par Adrian Dantley, Bill Laimbeer, Isiah Thomas allait inverser la tendance chez les « bad boys » de Detroit Pistons en devenant l’une des équipes les plus redoutables de la NBA. D’où le début de l’ère des « Superteam » après celles de Denver en 1978, de New-York en 1979 et l’autre « big three » réunis par Moise Malone, Julius Erving et B. Jones en 1983 à Philadelphie.

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C’est quoi une « superteam » ?

Selon les experts, la NBA a connu au moins vingt (20) super équipes au cours des quarante (40) dernières années, avec quelques particularités dans chacune des équipes. Si les spécialistes « admettent qu’une super équipe commence par l’acquisition de joueurs (par l’entremise d’une signature ou un échange et non à partir d’une «draft») possédant au moins trois étoiles » pour dominer la NBA, la fin ne justifie pas souvent les moyens à l’issue des saisons pour ces équipes. C’est-à-dire toutes les super équipes ne parviennent toujours pas à décrocher un titre de champion dans la NBA.

Par ailleurs, une super équipe c’est à priori une équipe d’élite avec des étoiles en dessous de 32 et de 40 ans ayant une très haute performance sur deux à trois saisons après sa constitution. C’est pourquoi les Lakers de Howard, Kobe et Nash des années 2000 n’étaient pas considérées comme telles même si elles respectaient en théorie le critère des trois étoiles.

Vers l’année 2010, le « move » de Lebron James et de Chris Bosh, pour rejoindre leur copain D. Wade chez les Heats de Miami afin de former l’un des « big three » les plus forts de l’histoire, allait être un coup de tonnerre dans la NBA. Les trois (3) parmi les plus grands « franchises players » de l’époque se sont réunis dans le but non seulement de contrecarrer le trio magique de Boston mais aussi pour raffler des bagues. En 2021, après l’association du duo Durant-Irving, la super équipe formée par les Nets de Brooklyn en recrutant quatre autres « All Star » n’est-elle pas en train de tuer la concurrence dans la NBA ?

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La « superteam » ou tueuse de challenges en NBA ?

Sur papier, il est évident que la « superteam » donne généralement le tournis aux adversaires. C’est l’exemple de ce fan sur Twitter, en ce 28 Mars 2021, qui crache son dégout par rapport à la super équipe formée par les Nets de Brooklyn. « Je ne vais plus regarder la NBA. Les Warriors ont tout ruiné et maintenant les Nets empirent tout. Il y a un dénominateur commun, cet enfoiré de KD ». Et, il n y a pas que des anonymes fans qui réagissent sur la dernière recrue des Nets, à savoir l’ancien texan des Spurs de San Antonio Lamarcus Aldridge. Même Bronny James, le fils ainé de Lebron James, a dû poster en story Instagram le tweet d’un fan disant « tout ça pour arrêter un mec de 36 ans dans sa 18e saison », en faisant référence à son père LeBron James, l’un des meilleurs joueurs de tous les temps, le seul à être en mesure de concurrencer jusqu’ici avec sa majesté Michael Jordan.

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Si en théorie, l’association des meilleurs talents en NBA provoque généralement de la grogne chez certains fans qui pensent que la messe est déjà dite, un simple regard sur les chiffres montrent que l’assemblage de talents générationnels n’est pas automatiquement synonyme de titre de champion. Car, selon le site Pudding, de 1978 à 2017, sur au moins vingt des meilleures « super équipes » formées en NBA, seulement cinq d’entre elles ont pu gagner le titre de champion de la NBA . C’est le cas des Sixers de Philadephie en 1983 avec le « big three » Moise Malone, Erving, Jones, des Celticks de Boston (superteam 1985) en 1986, des Pistons de Detroit en 1989, des Heats de Miami en 2012 et des Warriors de Golden State en 2017 après la signature de Kevin Durant pour rejoindre la « dream team » (déjà l’une des meilleures équipes de tous les temps) Stephen Curry, Klay Thompson et de Draymond Green.

In fine, en remontant les dix dernières années avec les deux avant dernières super équipes formées respectivement par les Magics d’Orlando (Hedo Turkoglu, D. Howard, Rashard Lewis, 2011) et les Lakers (K.Bryant, S.Nash, D.Howard, P.Gasol, R.Arstest, 2012-2013), aucune des deux n’était pas parvenue à soulever le trophée Larry O’brien . Les Magics d’Orlando n’avaient même pas dépassé le premier tour des playoffs sur l’année 2011, éliminés par les Hawks d’Atlanta. Les Lakers de Los Angeles, eux, ont été « sweepés » par les Spurs de San Antonio au premier tour des playoffs de l’année 2013. Certes, l’équipe des Nets de Brooklyn avec ses pléiades d’étoiles fait rêver certains. Elle est excessivement redoutable sur le papier. Mais rien n’est encore joué. Le basket-ball, comme le football, réserve parfois son lot de surprises, de déceptions, de coups du sort…

Ps: Pour votre culture de Basketball, le site Pudding.cool donne une liste de super équipe allant de 1978 à 2017, vous pouvez le consulter par vos petites recherches personnelles.


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