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Arly Larivière, la confirmation

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Via IG: Arlylariviere1

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Par Bota Wany P. Joseph

On attendait du monde, il y en a eu. On attendait du spectacle, il y en a eu. Ces dernières années, à chaque fois qu’un bal de Nu Look est programmé, il n’y a pas de place au doute. Ceux qui croyaient que la nouvelle réalité provoquée par la pandémie de Covid-19 qui chamboule toute l’industrie musicale pourrait y changer grand-chose se sont littéralement trompés. Presque sans forcer, le bal virtuel de Nu-Look à l’occasion de la fête des mères (USA) s’est donné des airs d’un bal réel. Nantie d’un inépuisable réservoir de hits, la bande à Arly Larivière a traversé les ans, trusté des étoiles et est incontournable sur l’échiquier. Ils en ont fait la démonstration dimanche soir.

C’est dire qu’Arly Larivière, après avoir vu le bal live de Klass, le bal live d’Harmonik, le concert de Fantom la veille, a méticuleusement préparé sa sortie, même s’il pourrait bien se donner d’autres sources de motivation. Arly Larivière n’a pas fait dans le détail. Il dégaine ses hits. La soirée s’ouvre sur ces titres qui n’ont pris aucune ride malgré les assauts répétitifs du temps, comme celui où Arly parle d’un amour perdu et de cette séparation qui le hante : «Souvni w boulvèse tèt mwen lepri mwen, souvni fè kèm lou, trè lou ak chagren.» Arly Larivière, fils de Daniel Larivière, virtuose de la musique ayant grandi au Cap-Haïtien, n’a jamais perdu ses repères, du Collège Notre Dame à la création de Nu Look, en passant par Lakòl Mizik Magic et D’Zine : chanter ses (les) misères, les déboires en amour.

Ce dimanche, le chouchou des amoureux s’est métamorphosé en Jules Verne pour nous inviter à faire “le tour de son répertoire”. Pas en 90 jours, mais en 4 heures. Une plongée à “vingt mille lieues sous la mer” de son inspiration intemporelle.

Arly Larivière, seul maître à bord depuis les départs coup sur coup de Gazman Couleur et de Pipo, s’est facilement mis dans la peau d’un “serial lead vocal”. Habitué à se cantonner à son rôle de maestro, il a opéré sa reconversion avec succès, alors même que certains en doutaient au début. Hier, Arly maestro, aujourd’hui Arly maestro et lead vocal, c’est presque le même combat. Seule la responsabilité a décuplé. Mais Arly Larivière assume à merveille au point qu’on en oublie parfois ses belles années avec Gazman Couleur. Il clame avoir réussi le pari, non sans fierté, dans My Time. « Se yon sakrifis m chwazi fè pou sak te kwè nan nou. Gen sak te dim pap kapab. Gen sak te di se yon foli. Gen sak te deklare yo pa banmwen 6 mwa.»

Le fils de Daniel Larivière, qui fait la musique depuis l’adolescence, depuis le collège Notre-Dame du Cap-Haïtien, a juré, depuis l’expérience manquée avec Pipo, pour la «stabilité», sans un lead vocal susceptible de plier bagages à tout moment. Mais l’interprète d’”À cœur ouvert” n’a pas attardé sur les détails. Il a poursuivi sa marche dans l’histoire de la musique haïtienne. Il est resté, en creux, attaché à ce qui a fait son succès: ses complaintes dans ses textes que des générations entières chérissent et chantent, parfois à tue-tête dans les bals. Les mêmes qui sont indémodables. L’impression est que le temps est suspendu quand Arly interprète Notre histoire ou Nos indifférences. Les années changent mais ses chansons gardent toujours la même fraîcheur. Définitivement, Arly Larivière a le don des classiques.

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Même le mélange de langues, cette douce poésie où le créole embrasse le français, n’a pas altéré avec les temps qui courent dans les textes du Capois. Dimanche, en reprenant les hits de son riche répertoire, en tenant en haleine des dizaines de milliers de fans accrochés à leurs téléphones ou à leurs ordinateurs, il vient de démontrer qu’il est le «King», comme il s’est fait appeler depuis 2015. «Medizans, intèferans refize bannou yon chans, yo chita y ap opine yon jan pou fè mechanste à deux cœurs ki heureux.» Cette histoire, “Notre histoire”, à chaque fois qu’Arly l’interprète, il y a le même déchaînement de passions. En réel ou en virtuel, comme on l’a vu dimanche soir dans le déluge des commentaires des fans.

De “Loving you” à “Cookie”, en passant par “Illusion” jusqu’à “Until When”, presque chaque chanson d’Arly Larivière est le miroir de ce que pourrait bien vivre n’importe qui en amour. Presque chacun d’entre nous a une histoire personnelle avec ses textes. Arly est une partie de nous-mêmes en interprétant depuis des années ce que beaucoup d’entre nous vivent au quotidien sans commune mesure avec la richesse, la classe, l’origine. On est tous égaux en écoutant le “King”. Il a égrené hit sur hit dimanche soir pendant quatre heures. Plus qu’un concert pour les mamans, on dirait qu’il était en mission, qu’il voulait dépasser ses propres limites et nous offrir une belle part de bonheur en ces temps troublés …


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