Intervention militaire : Haïti larguée par ses pays amis
3 min readLes États-Unis d’Amérique, le Canada, la France, les pays dits amis d’Haïti, principaux donneurs d’ordres aux dirigeants haïtiens, tournent en rond quant à l’envoi d’une force multinationale pour aider à établir la paix alors que les gangs armés continuent de terroriser la population.
Plusieurs mois déjà depuis que le gouvernement haïtien a sollicité auprès de ces pays amis l’envoi d’une force multinationale pour aider à combattre les gangs. Plusieurs mois depuis que ces pays amis tournent en rond en multipliant des «conseils et autres commentaires» pour évoquer la triste situation de notre pays. Les pays amis assistent, sans rien faire, au pourrissement de la situation.
Dans les colonnes de l’agence de presse Reuters, le général canadien Wayne Eyre a laissé entendre que son pays n’a pas la capacité de prendre le leadership d’une intervention en Haïti.
Autour de la France de se positionner. L’ambassadeur de France accrédité à Port-au-Prince, Fabrice Mauriés se veut être clair: “aucun soldat, ni policier français ne sera déployé pour lutter contre les gangs armés en Haïti”. Selon le diplomate français, Haïti doit compter sur les forces nationales pour se débarrasser des gangsters. Le diplomate Mauriés envoie la balle au pied de la PNH à qui il profite pour réaffirmer l’engagement de son pays à aider en se procurant d’équipements pour combattre les gangs armés qui tenaillent la population.
Le sous-secrétaire d’État américain pour l’hémisphère occidental Brian A. Nichols, en visite en Haïti, mercredi dernier, n’a annoncé aucun support concret des USA pour aider à établir la paix.
Selon le diplomate américain, les États-Unis poursuivent leur collaboration avec des partenaires afin de construire le cadre d’une éventuelle force multinationale pour assurer la sécurité et la stabilité. “Nous reconnaissons que la Police nationale d’Haïti a besoin de soutien pour faire face à la grave insécurité en Haïti. L’administration américaine continue de consentir des efforts pour tracer la voie vers le rétablissement de l’ordre démocratique, l’aide humanitaire et l’amélioration de la sécurité du peuple haïtien”, a-t-il déclaré avant de renouveler la détermination de son pays à renforcer la capacité de la police à maintenir l’ordre public et à promouvoir un Haïti plus sûr et plus stable.
La population haïtienne aux abois
Les gangs armés continuent d’imposer leur volonté et gagnent de plus en plus de territoire. Ils asphyxient la population, livrée à elle-même. Le ministère de la Justice et de la Sécurité publique, inexistant, a ordonné à la population de se défendre face aux gangs qui les terrorisent.
Le scientifique haïtien Dr William Pap, qui appuie la demande du gouvernement d’une intervention militaire en Haïti, a qualifié de mascarade les initiatives du Canada (avion survolant l’espace aérien d’Haïti et l’envoie de navires). Selon lui, actuellement, quelle que soit la personne qui prend le pouvoir, elle ne pourra pas diriger. “Pour diriger, il faut avoir une force, une légitimité. Personne n’a de légitimité, personne n’a la force. On a vu que la PNH ne suffit pas”, s’est-il plaint au journal Le Nouvelliste.
Mike Vertueux
Informer pour Changer