Suspension de la construction du barrage de la rivière Massacre : Claude Joseph s’en prend à l’ingérence dominicaine
2 min readPar Juno Jean Baptiste
Après avoir été au front en s’attaquant aux velléités impérialistes clairement affichées par le président dominicain Luis Abinader, le chancelier haïtien Claude Joseph reprend son bâton de pèlerin. Cette fois-ci, il se fend d’une correspondance au Premier ministre Ariel Henry pour appeler à la reprise des travaux de construction du barrage de la rivière Massacre suspendus depuis plusieurs mois. Ce dossier, faut-il le souligner, avait un temps provoqué la colère des autorités dominicaines.
Il faut dire que la construction de ce barrage d’irrigation avait commencé sous l’administration du feu président Jovenel Moïse. Il devrait faciliter l’arrosage de quelque 3 000 hectares de terres de la basse Plaine de Maribaraux, pour le bien des agriculteurs dans la région.
Dans cette correspondance, le ministre des Affaires étrangères évoque «des protestations sans fondement soulevées par les autorités dominicaines sous prétexte que cet ouvrage irait à l’encontre des intérêts de la partie dominicaine». «L’État haïtien n’a pas à suspendre ou arrêter un projet qu’il entreprend sur son territoire sous injonction d’un gouvernement étranger», a tancé Dr Claude Joseph.
Celui qui s’engage sur tous les fronts dans la défense de son pays rappelle qu’il est dans l’intérêt de la nation, plus spécifiquement la population de la zone, que le projet continue son cours et soit finalisé. Claude Joseph a également dénoncé les mensonges répétés d’une «partie de l’opinion dominicaine dominée par les ultranationalistes qui croient que la rivière Massacre est née en République dominicaine et constitue donc une rivière dominicaine sur laquelle les Haïtiens n’ont aucun droit.» Et le ministre de marteler: «Cela est faux et archi-faux.»
Le chancelier haïtien soutient à l’adresse du Premier ministre Ariel Henry que la rivière est un patrimoine commun de la République d’Haïti et de la République dominicaine. «La rivière est une ressource partagée dont l’utilisation juste et équitable par les deux pays est garantie par le traité d’Amitié et de Paix signé en février 1929 entre leurs gouvernements respectifs », a rappelé Claude Joseph à l’attention des autorités dominicaines, soulignant au passage que les grands affluents de la rivière Massacre (à savoir la rivière Capotille, Gens et Nantes et Lamatry) se trouvent en Haïti.
Ce n’est pas la première fois que le ministre des Affaires étrangères, Claude Joseph, intervient dans ce dossier. Il avait déjà écrit en ce sens le 16 juin dernier au ministre dominicain des Relations extérieures, Dr Alberto Alvarez.
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