Thu. May 16th, 2024

Port-au-Prince Post

Informer Pour Changer

Une dizaine de journalistes et de responsables de médias dans un programme d’échanges et de partage d’expériences à Madrid

3 min read
Partagez cet article:

Par Juno Jean Baptiste

Une dizaine de journalistes, de responsables de médias en ligne, séjournent à Madrid du 18 au 21 novembre. Ils sont dans le pays de Cervantes dans le cadre d’un programme d’échanges autour de la communication et de la diplomatie, une initiative de l’ambassade d’Haïti en Espagne, supportée par le ministère des Affaires étrangères.

Pendant déjà 3 jours, de fascinantes discussions ont tour à tour eu lieu à la maison de la Casa America, à l’ambassade d’Haïti en Espagne et dans le QG de l’agence espagnole d’informations en ligne EFE, l’une des plus importantes agences d’informations de la planète (AFP, Associated Press, Reuters et EFE).

Les discussions ont porté, entre autres, sur le rôle de la presse dans la consolidation de la démocratie, sur la transition démocratique espagnole qui a réussi et la transition démocratique haïtienne qui balbutie encore, sur la dictature franquiste et sur la dictature duvaliériste. À chaque fois, les débats ont été passionnants, soutenus.

Si l’Espagne est aujourd’hui un pays développé, tout n’a pas été rose vers la la fin de la première moitié du 20e siècle et même jusqu’au début de la seconde moitié du 20e siècle. Il a tangué, a frôlé l’effondrement comme beaucoup d’autres États, a souligné le professeur Pedro Martin, journaliste espagnol retraité, désormais professeur d’université, lors d’un dialogue avec les journalistes haïtiens samedi matin.

Dans une certaine mesure, l’histoire d’Espagne est similaire à celle d’Haiti au XXe siècle. Deux dictature brutales, sanguinaires, féroces, des dizaines de milliers de morts, censure totale de la liberté d’expression etc. Mais, a précisé Pedro Martin, Francisco Franco, pendant 40 ans de règne, s’est ingénié à «construire un État», a remodelé à jamais son pays.

«Il s’était entouré de technocrates pour amorcer irréversiblement le développement économique de son pays vers les années 1950», selon Pedro Martin, qui a vécu une vingtaine d’années comme journaliste aux États-Unis. Mais en Haïti, la dictature duvaliériste n’a pas amorcé ce virage. Tout au contraire. C’était le règne du bling bling, des crimes de sang, des crimes économiques à foison.

Advertisement

«Si l’Espagne est passé par toutes ces péripéties pour être ce pays aujourd’hui, il y a encore de l’espoir pour Haïti. On n’est pas foutu. Il nous faut l’émergence d’une nouvelle classe d’hommes et de femmes pour prendre les commandes du pays», a expliqué le rédacteur en chef de Port-au-Prince Post, en réaction à l’intervention de Pedro Martin.

«Il n’y a pas une fatalité haïtienne. On peut construire un destin collectif, un avenir en commun», a souligné pour sa part l’ambassadeur Louis Marie Saintil, qui s’exprime dans un parfait espagnol, ayant été, entre autres, étudiant en Espagne avant d’occuper cette fonction.

Presque tous les membres de la délégation haïtienne ont insisté sur le fait qu’on peut changer notre pays Haïti, en totale déperdition ces trente dernières années. De Guerrier Henri (radio Méga), Présimon Jean (Marco Scoop) à Jean Ismaël Valestin de Radio Méga, en passant par Jinaud Augustin (Juno7) jusqu’à Ronald Paly (Chef de la délégation, représentant du ministère des Affaires étrangères) .

«Pendant ma vingtaine d’années aux États-Unis, j’ai toujours rencontré des Haïtiens qui font des choses merveilleuses», a témoigné Pedro Sanchez. «Ce sont toujours des individualités qui réussissent. Il ne faut pas voir la chose dans un registre individuel», a réagi l’ambassadeur Louis Marie Saintil, au cours de cette belle causerie.

Le programme d’échanges et de partage d’expériences se poursuivra ce dimanche 21 novembre.


Partagez cet article: