NBA: jusqu’où LeBron James peut-il aller ?
5 min readPar Paul Junior Prudent
Quatre titres NBA. Trois équipes différentes. Lebron James ne l’a pas fait comme Michael Jordan, qui a remporté six titres avec les Chicago Bulls, ou comme Magic Johnson qui a remporté cinq titres avec les Los Angeles Lakers. Contrairement à Michael Jordan ou Magic Johnson, ou encore Kobe Bryant, LeBron James ne restera pas dans les mémoires comme l’athlète d’une seule équipe.
LeBron James, principal visage de la NBA depuis des années, 17 saisons accomplies au compteur, n’aura pas été l’homme d’une seule franchise. Il a divisé sa carrière – en rejoignant le Miami Heat pour prouver qu’il pouvait gagner un championnat (ou deux); un retour aux Cavaliers pour être le véritable sauveur de son état natal; direction vers l’ouest à Los Angeles en vue de marquer de son empreinte l’histoire de l’une des franchises ayant remporté plus de championnats en NBA.
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Lorsque l’enfant d’Akron est drafté en 2003 par Cleveland Cavaliers, il a rejoint une équipe entièrement dépourvue de talents. Les Cavaliers n’ont pas pu dépasser la barre de 50% de victoire lors de cette première saison. Mais ensuite, ils on enchaîné avec un record de 42-40, 50-32 deux fois de suite, 45-37 et deux autres saisons de 60 victoires ont suivi.
Entre 2003 et 2010, LeBron James a eu le mérite d’emmener en 2007 une équipe très faible en finales NBA. Avec un «supporting cast» composé, entre autres, de Larry Hughes, Drew Gooden et Zydrunas Ilgauskas, le «King», comme il s’est autoproclamé dès son année rookie, n’a pas fait le poids face à une équipe San Antonio Spurs au sommet de ses pouvoirs. James n’était pas encore le sauveur. Mais il a permis à la ville de Cleveland de commencer à rêver; une ville pourtant habituée à perdre depuis des décennies.
Conscient du fait qu’il ne peut gagner un titre NBA seul à Cleveland, et fatigué par l’inefficacité du front-office de la franchise, LeBron James a décidé de rejoindre Miami Heat en 2010 aux côtés de ses nouveaux coéquipiers Dwyane Wade et Chris Bosh pour former un “Big Three”. Ils ont eu une introduction très critiquée où James a déclaré que le Heat ne gagnerait “pas un, pas deux, mais sept titres”.
Si la première année fut un échec pour LeBron James avec la défaite et une mauvaise performance lors de la finale en 2011 contre Dallas Mavericks, il a eu la meilleure réponse au cours des deux prochaines saisons. LeBron James a été le meilleur joueur des finales les deux saisons, avec une moyenne de plus de 25 points et 10 rebonds, et en décrochant le titre et le trophée MVP des finales 2012 et 2013.
James avait enfin prouvé qu’il pouvait gagner et qu’il était temps de rentrer à la maison. D’où son retour à Cleveland en été 2014 après quatre saisons dans le soleil de la Floride. Les Cavs étaient terriblement médiocres après le départ de James malgré la présence de Kyrie Irving. Lors de son arrivée aux Cavs, l’équipe a acquis Kevin Love et donné à James un meilleur «supporting cast» avec lequel travailler.
Lors de la première année en 2015, les Cavs ont atteint la finale, mais LeBron James a dû affronter Golden State Warriors sans ses principaux lieutenants, Kyrie Irving et Kevin Love, tous deux blessés. L’année suivante, LeBron James a réalisé un exploit inédit en remportant la finale après avoir été mené 1-3 face aux Warriors qui avaient dominé la saison NBA en chassant des tablettes le fameux record de 1996 des Chicago Bulls.
Dans le match 5 de ces finales, James a cumulé 41 points, 16 rebonds et sept passes décisives. Il a récidivé avec 41 points et cette fois 11 passes décisives, dans le match 6. Et il a eu le contre le plus mémorable de l’histoire de la NBA dans le match 7 pour terminer le match avec un triple double 27 points, 11 rebonds et 11 passes décisives.
LeBron James n’avait pas simplement rempli sa mission d’offrir un titre aux Cavs. Il l’a fait de façon historique en remontant un déficit de 3-1 contre l’une des meilleures équipes de la NBA avec un bilan de 73-9 sur la saison régulière. Et le Chosen One, comme l’a appelé le prestigieux magazine Sports Illustrated alors même qu’il était au lycée, a dominé toutes les principales statistiques de la finale points (29.7), rebonds (11.3), passes décisives (9.9), contres 2.3), ballons volés (2.6). Du jamais-vu dans l’histoire de la ligue !
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Malgré les défaites en 2017 et 2018 contre les Warriors qui ont ajouté Kevin Durant dans leur rang, LeBron James pouvait partir sans regret en été 2018 pour poursuivre sa carrière à Los Angeles, aux Lakers. L’équipe avec laquelle James a signé était jeune et n’avait pas fait ses preuves. Pire, Lebron s’est blessé à l’aine en milieu de saison. Résultat : les Los Angeles Lakers manquent les playoffs.
Avant le début de cette saison qui vient de s’achever, l’équipe a été remodelée avec l’acquisition d’Anthony Davis et d’autres pièces pour compléter l’effectif aux côtés de LeBron James. James et Davis ont dominé leurs adversaires durant toute la saison pour permettre aux Lakers de terminer #1 de la conférence Ouest et 2e meilleure équipe de toute la NBA.
Et lors des playoffs, Lebron James a renversé un Damian Lillard qui était était époustouflant lors du « bubble ». Il a vaincu le duo Harden-Westbrook et le « small-ball » des Rockets. Il a battu le jeune duo de Nikola Jokic et Jamal Murray qui avait renversé les Clippers après avoir été mené 3-1. Lebron a été dominant au cours de ces trois séries.
Lors de la finale face à Miami, LeBron James a été incontestablement le meilleur joueur avec 29.8 points, 11.8 rebonds et 8.5 passes décisives. Il a remporté son 4e titre et son 4e trophée des MVP des finales. James est maintenant le premier joueur de l’histoire des ligues majeures aux Etats-Unis à remporter le MVP de la finale avec trois équipes différentes.
À 35 ans et lors de sa 17e saison dans la ligue, Lebron James continue de trouver des moyens de rester dominant à mesure qu’il vieillit. Il a permis aux Lakers de remporter leur 17e titre et ils seront certainement parmi les favoris de la NBA en 2021. Ce qui pourrait permettre à LBJ d’ajouter d’autres titres à son palmarès.
Être le meilleur joueur de l’histoire n’est pas seulement une question de nombres de titres remportés. Ce n’est pas non plus une simple opération arithmétique de pourcentage de succès en finale. Être le meilleur de tous les temps requiert un ensemble d’accomplissements individuels et collectifs qui fait de LeBron James un excellent candidat à ce titre.
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