PetroCaribe, petit tableau des manquements qui ont nourri la casse
2 min readLa rédaction de Port-au-Prince Post
L’affaire PetroCaribe est, jusqu’à date, le plus grand scandale de corruption de toute l’histoire d’Haïti. Le dernier rapport de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif vient de le confirmer: tout un paquet de projets inaboutis, des fonds débloqués pour des projets qui n’ont jamais vu le jour, des irrégularités déconcertantes dans le décaissement des fonds, des dépenses injustifiées… Un vrai désastre…Un vol savamment orchestré pendant dix ans. Qui sont les coupables ? Les firmes haïtiennes et étrangères qui en ont fait leur beurre? Les anciens hauts fonctionnaires de l’État?
En attendant qu’un procès s’ouvre (ce qui n’est pas possible avec le PHTK), Me Raphaël Emmanuel, dans un article publié sur Port-au-Prince Post [ Ce que nous enseigne le rapport d’audit du fonds PetroCaribe ] , a démontré, non s ans nuances techniques, comment le système institutionnel de contrôle des dépenses publiques a globalement failli à sa mission. Des femmes, des hommes et des institutions, qui sont censés veiller à l’assainissement des dépenses publiques, n’ont jamais dit halte à l’hémorragie. Ce qui a nourri la casse en dix ans. Même si parfois, ils sont impuissants face à des «passer outre» de certains ordonnateurs dans le cadre de l’exécution de certains projets bidons.
Si en dépit de tous ces verrous et gardes-fous institutionnels, il y a eu autant de désordres et de dégâts dans l’utilisation des millards de dollars américains du PetroCaribe, n’y a-t-il pas une nouvelle articulation à rechercher dans les dispositifs de contrôle des dépenses publiques ? Ou du moins, est-ce une illustration du niveau de pourrissement avancé de tout l’appareillage étatique ? En tout cas, c’est peut-être la preuve par mille que la corruption a des tentacules profondes dans les arcanes des ministères, des institutions autonomes, de la présidence, de la primature et que seul un changement de logiciels peut enrayer le mal.
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