La lumière au bout du tunnel à Lisbonne
3 min readPar Paul Junior Prudent
Lorsque l’Europe fut l’épicentre du coronavirus et a poussé différentes ligues majeures de football à suspendre leur saison, l’UEFA a dû emboîter le pas avec la Ligue des Champions, la plus prestigieuse des compétitions européennes. Alors que le scepticisme régnait sur l’aboutissement de la saison, la plus grande compétition de club reprend ses droits, cinq mois après, pour sacrer un champion au stade de la lumière. Il faut à tout prix sauver le football, des millions de dollars, apporter de la joie à des millions de fans et dribbler les affres de la pandémie.
Avant que les États-Unis ne soient le pays le plus affecté par la Covid-19, l’Italie a été pendant un moment au centre de toutes les attentions. S’il est vrai que l’origine précise de la maladie provoque encore pas mal de remous dans le monde scientifique, certains experts pensent qu’un match de Ligue des Champions entre Valence et Atalanta à Milan est l’une des principales raisons de la propagation de la maladie dans le pays. Le match s’est déroulé deux jours avant que le premier cas de Covid-19 transmis localement ne soit confirmé dans la Botte.
Il faut dire que plus d’un tiers de la population de Bergame a fait le voyage à San Siro pour assister à l’un des plus grands matches de l’histoire de leur équipe. Près de 2 500 fans espagnols ont eux aussi fait le voyage à Milan. Moins d’un mois plus tard, Bergame allait être le principal épicentre du coronavirus en Italie et la province allait accuser le taux de mortalité le plus élevé dans dans toute l’Italie. Valence, de son côté, a reporté que plus de 35 % des joueurs de l’équipe ont contracté le virus. Un journaliste qui couvrait le match fut la 2e personne testée positif à la Covid-19 à Bergame.
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Des médias locaux italiens ont libellé ce match de « match zéro », vu qu’aucun cas n’a été localement enregistré avant cette rencontre. Associated Press a reporté qu’un pneumologue est allé plus loin pour qualifier cette rencontre de « bombe biologique », compte t enu de son impact dans la propagation de la maladie en Italie et un peu plus tard en Espagne. Face à l’expansion fulgurante et à la sévérité de la maladie, l’UEFA fut ainsi contrainte de suspendre provisoirement la Ligue des Champions en plein milieu des 8es de finale.
À mesure que la pandémie prenait de l’ampleur, les incertitudes se multipliaient sur une possible reprise de la Ligue de Champions. Alors que les professionnels de la santé continuent à travailler sur un vaccin pour vaincre le virus, le monde commençait à réfléchir sur de nouvelles méthodes d’adaptation. C’est ainsi que l’UEFA allait développer une stratégie pour boucler coûte que coûte la saison de la Ligue des Champions, à huis clos au Portugal, l’un des pays les moins touchés par la pandémie sur le vieux continent.
Avec une politique sanitaire très stricte, une modification dans le format de la compétition et la relocalisation du siège de la finale, la ligue des champions est de retour après plus de 4 mois d’interruption. Pour la reprise, Lyon se rendra à Turin après sa victoire (1-0) à l’aller contre la Juventus, Chelsea ira à Munich pour remonter une défaite (3-0) contre le Bayern à l’aller, le Real Madrid affrontera Manchester City après sa défaite (2-1) au Santiago-Bernabeu, et Naples fera le voyage à Barcelone après son nul (1-1) concédé à domicile.
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Les vainqueurs de ces rencontres rejoindront le Paris SG, le RB Leipzig, l’Atalanta Bergame et l’Atlético Madrid déjà qualifiés pour les quarts de finale. La suite de la compétition se jouera désormais dans un format inédit sur des matchs uniques à élimination directe. Malgré une saison tumultueuse bouleversée par la pandémie du coronavirus, malgré une longue période de sécheresse de plus de cinq mois, l’UEFA et les mordus du foot sortent du tunnel et applaudiront bientôt le vainqueur de la Ligue des Champions 2020 au stade de la Lumière de Lisbonne.
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