Fonctionnement des maisons de transfert : la BRH dicte les normes
3 min readPar la Rédaction de Port-au-Prince Post
Peu après la publication du décret présidentiel relatif aux maisons de transferts, le gouverneur de la Banque de République d’Haïti, Jean Baden Dubois, a indiqué mercredi que les transferts doivent être payés dans la monnaie et le taux fixés par la BRH. Une annonce qui sonne comme un frein aux velléités de certaines maisons de transferts habituées à contraindre les clients à recevoir en gourdes, à des taux capricieux, des transferts initialement effectués en dollars américains.
Ce problème a maintes fois été soulevé ces dernières années par des citoyens qui se sentent souvent lésés dans leurs droits. Mais il s’est soudainement accentué ces dernières semaines avec la la dégringolade accrue de la monnaie locale (presque 120 gourdes pour un dollar ce jeudi 18 juin 2020) par rapport au dollar américain. Avec ce décret, a expliqué Jean Baden Dubois, la Banque centrale dispose le plein pouvoir pour réguler le marché des transferts.
Le numéro un de la Banque centrale, Jean Baden Dubois, a, au cours de cette conférence de presse, vanté les vertus des nouvelles dispositions du décret présidentiel. «Quand les maisons de transfert n’ont pas de dollars, elles fixent leur taux pour payer en gourdes, ignorant les recommandations de la banque centrale. Ce décret offre à la banque la possibilité de réguler l’activité des maisons de transfert et de mettre fin au désordre.»
À défaut de pouvoir contrer la dévalorisation de la gourde qui vient de perdre 30% de sa valeur en trois mois, les autorités cherchent à s’attaquer à fond à la question du fonctionnement des maisons de transferts. Selon le gouverneur, dans 24 à 48 heures, une circulaire déterminant le taux de change imposable aux maisons de transferts, dans le cadre du décret sera publié.
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Le dollar vert continue à gober la gourde. Et les perspectives d’inversement de la courbe semblent invisibles. Surtout qu’avec la crise du coronavirus, les activités touristiques ralentissent, les flux de transferts diminuent et, qu’en conséquence, la circulation de dollars américains se raréfie sur le marché. «Si les transferts ont atteint l’année dernière le niveau de trois milliards de dollars, le montant transféré en Haïti est à peu près 375 millions de dollars américains», a affirmé Jean Baden Dubois.
Selon le patron de la BRH, ce décret sur les maisons de transferts pourrait aider à stabiliser le taux de change. « Le stock de dollars sur lequel la BRH exerce un contrôle est plus petit que celui qui échappe à son contrôle. Il y a des gens qui prennent le marché en otage. Il y a une trop grande partie du marché de change qui évolue dans l’informel », constate le gouverneur de la BRH, presqu’impuissant face à des acteurs tapis dans l’ombre.
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