Les Haïtiens traqués en République dominicaine, la chancelière Dominique Dupuy ramène le débat au niveau multilatéral
2 min readPar la Rédaction de Port-au-Prince Post
La situation des Haïtiens en République dominicaine est devenue alarmante. Depuis plusieurs jours, des images déchirantes circulent sur les réseaux sociaux, témoignant des atrocités auxquelles sont confrontés nos compatriotes. En effet, les autorités migratoires dominicaines semblent mener une véritable chasse aux sorcières, humiliant et maltraitant des centaines de migrants haïtiens, qui sont traités comme des êtres contagieux.
Dans un centre carcéral, des dizaines d’Haïtiens sont entassés dans des conditions inhumaines. D’autres, expulsés sans préavis, sont laissés à la frontière sans pouvoir récupérer leurs effets personnels. Pire encore, certains agents de migration dominicains n’hésitent pas à détruire les documents d’identité des migrants lors de leur expulsion, ignorant ainsi le contexte difficile que traverse Haïti, où l’insécurité règne et où de nombreux prisonniers se sont évadés.
Face à cette situation tragique, la Chancelière haïtienne, Dominique Dupuy, a pris l’initiative de porter cette question sur la scène multilatérale. Elle a écrit à l’Organisation des États américains (OEA), à l’ONU, à l’UNESCO, à la CARICOM et au Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, dénonçant la maltraitance et le comportement raciste des autorités dominicaines. Dans sa correspondance adressée à son homologue dominicain, elle rappelle que ces expulsions violent les lois et conventions internationales ratifiées par la République dominicaine.
Le président dominicain Luis Abinader, quant à lui, a toujours adopté une politique migratoire hostile envers les Haïtiens. Il a récemment ordonné la fermeture des frontières avec Haïti, malgré l’importance des échanges commerciaux entre les deux pays. Justifiant ses actions par la nécessité de protéger son pays de la menace de l’insécurité en Haïti, Abinader a annoncé le rapatriement de 10 000 migrants haïtiens par semaine.
Cette situation nécessite une attention urgente de la communauté internationale. Les droits fondamentaux des migrants haïtiens doivent être respectés, et des mesures doivent être prises pour mettre un terme à ces pratiques inhumaines. Il est impératif que les États et organisations internationales interviennent pour protéger les plus vulnérables et garantir la dignité de tous les êtres humains, quelle que soit leur nationalité.
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