Trafic d’armes illégales : les chefs de gouvernement de la Caricom vont plaider de la responsabilité des États-Unis dans la région
3 min readLe Premier ministre, Dr Ariel Henry, s’est rendu, ce mardi, à Bahamas où il participera, les 15 et 16 février à la 44e réunion des chefs de gouvernement de la Communauté des Caraïbes (Caricom). Le chef du gouvernement s’est fait accompagner, entre autres, du ministre des Affaires étrangères et des Cultes, M. Jean Victor Généus et de la ministre a.i. de la Justice et de la Sécurité publique, Madame Emmelie Prophète Milcés. Le PM Ariel Henry va s’entretenir, en marge de cette réunion, avec plusieurs chefs d’Etat et de Gouvernement de divers pays de la région et de l’Amérique. Le ministre de l’Économie et des Finances, M. Michel Patrick Boisvert, assurera l’intérim en l’absence du Premier ministre Henry.
Cette réunion du CARICOM qui s’ouvre mercredi à Nassau, aux Bahamas, permettra aux pays des Caraïbes de plaider pour que les États-Unis prennent leur part de responsabilité dans le trafic d’armes illégales qui circulent dans la région et qui sont utilisées dans les activités criminelles.
Le premier ministre des Bahamas, Philip Edward Davis, va saisir l’occasion de signifier aux politiciens américains qu’ils jouent un rôle dans la violence armée qui sévit dans les Caraïbes et tout particulièrement en Haïti.
« Nous continuons de rappeler aux Américains que le droit de porter une arme, ce n’est pas, à notre avis, le droit d’en faire le trafic », a balancé le Premier ministre Philip Edwards D’avis.
Selon des données du gouvernement des Bahamas, plus de 90 % des armes confisquées ayant servi à commettre un meurtre aux Bahamas provenaient d’un fabricant ou de magasin d’armes aux États-Unis.
“Nous allons leur rappeler que nous ne fabriquons pas d’armes et que nous n’en exportons pas […]. Donc, quand nous en trouvons dans notre région, nous savons qu’elles proviennent de l’endroit où elles ont été fabriquées, a ajouté le premier ministre Davis. Il s’est exprimé mardi lors d’une conférence de presse tenue en marge de la rencontre des chefs de gouvernement des Caraïbes, notamment le premier ministre haïtien Ariel Henry, et où le premier ministre Justin Trudeau a été invité.
Vers la création d’une force de stabilisation
La réunion des chefs de gouvernement du CARICOM sera l’occasion de discuter de la création d’une force multinationale pour soutenir Haïti. Pour y arriver, les pays des Caraïbes n’ont d’autre choix que de se tourner vers les États-Unis et le Canada.
“Nous n’avons ni la capacité ni les ressources nécessaires pour apporter efficacement la stabilité en Haïti. Aucun pays des Caraïbes, individuellement ou collectivement, ne pourrait y parvenir sans assistance”, a expliqué le Premier ministre bahaméen.
L’objectif de cette force serait d’assurer un niveau de sécurité assez élevé en Haïti pour que le pays puisse organiser des élections. Toutefois, avant de discuter d’un déploiement ou même de la forme que pourrait prendre ce contingent international, les pays du CARICOM ainsi que leurs partenaires canadiens et américains voudront qu’Haïti présente un plan, une sorte de feuille de route, pour s’assurer qu’il y ait des élections démocratiques à la fin de l’exercice.
Mike Vertueux avec Radio Canada
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