Parole Funèbre (COVID-19)
2 min readMiguel Romain
Poète
Une parole funèbre en quête
d’un pays d’accueil
L’homme trahi par son ombre
tient en horreur
toute équation de la lumière
empreinte des silences désossés
A travers les inquiétudes géographiques
le deuil flotte en berne
Et telle une fleur
fleurtant avec les flots du fleuve qui flue
loin de la flore
la symphonie flageolante
sur la flûte des adieux
s’est immigrée de frontière en frontière
Midis aux décors de brume
Phrases sans issue de secours
Voyage amputé d’itinéraires
ou aventure insipide
vers des lendemains équivoques
L’homme regarde impuissant
ses coutumes
changer de costumes
L’hémorragie du temps
macule nos rires et sourires
d’une nostalgie tautologique
Tel un h muet aux fenêtres de l’heure
nos loisirs et liberté maigrissent
passivement
entre barbelés de la crainte
et des incertitudes
Seul reste l’espoir fragmenté
qui masturbe la vie
Dans les allocutions de la pendule
de plus en plus
les épithètes de la peur et de l’après
poussent des épis de poussière
Peu à peu,
peines, péchés et plaies de la planète
s’exposent
Le temps pour la vie de fermer
ses portes au festin des illusions
Les pages sont asphyxiées
jusqu’aux marges
La mort s’y fait résident permanent
Les langues s’avouent
ignorantes
face au vocabulaire du mutisme
Les pas de l’humanité puent
comme des fragments de réponses
élidées pour raison d’état
La pesanteur de la peur est palpable
Les grandes puissances
ne partagent plus la pomme de la paix
L’avenir ici-bas
a une odeur de peine perdue
Chaque nuit
des ruisseaux anonymes
et des âges raturés dans le miroir
par vents du COVID-19
traversent la vallée de notre sommeil
par bilan alarmant et croissant
Inlassablement
nous nous lavons les mains
afin d’oublier vite
vers quelle destination
est parti le train de la mort
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