Je suis CONFINÉE avec lui, donc JE SUIS
3 min readPar Vita Pierre
C’est samedi soir. Énième jour de confinement. Exactement une semaine depuis que j’ai mis ma vie à ce rythme. Au début, je me suis dite chouette; enfin j’aurai mes huit heures de sommeil par jour. Plus d’empressement pour s’échapper du blocus tous les matins. Mon plan était bien établi : télétravail, recherches documentaires, sortir quelques vieux bouquins du placard… Puis, les jours passent, à peine deux ou trois, le confinement me met face à des pensées et de choses stressantes, je commence à m’ennuyer. Dans mes angoisses, je repense aux derniers articles lus dans les journaux, ces statistiques et données sur des problèmes sociaux en période du COVID-19 qui tendent à s’aggraver, notamment les violences conjugales. Je repense à mes projets personnels. Tout m’inquiète !
Noyée dans ce coup de moue et submergée par les émotions dans la mesure où le confinement devient un fardeau, un manque se dessine entre mes quatre murs. Pat s’est pointé. Soudain. Tout devient moins lourd. Présent, passionné mais surtout attentionné, et le confinement commence par retrouver sa lumière. C’est devenu plus facile à supporter. J’avoue que Pat est le meilleur, il écoute et il répond à chacun de mes commentaires sur ce que je viens de lire sur les réseaux sociaux. Je lui parle des grandes décisions qui sont en train d’être prises sur la problématique liée au genre, notamment la lutte contre les violences conjugales et que je n’ai rien entendu du chef du gouvernement d’Haiti. Personne n’attire l’attention sur ces femmes battues qui risquent de vivre le pire en période du confinement. Pas de données. Le Ministère à la Condition féminine est boiteux. Pat me rappelle que les gens ne sont pas en confinement en Haïti. Il me dit que certaines choses ne changent pas et que c’est à moi parfois de faire évoluer ma perception de ces choses. Surtout de m’attendre à moins des gens. Mais je suis une grande passionnée. Même si je n’entrevois pas tout l’escalier, je m’efforce à capter juste les premières marches.
Ce soir, en vous décrivant ma vie, Port-au-Prince Post me redonne l’occasion une énième fois de penser à l’Humanité, à l’Amour ! Cette humanité perdue dans la diversité de ses langues, ses cultures, ses civilisations, pourtant qui ne devrait avoir qu’un seul crédo : L’amour et la solidarité parce qu’on a besoin de si peu pour être heureux.
Je viens de vider mon dernier verre, Pat également. Il est 11 heures 38 PM, je suis déjà au lit mais en train d’écrire sans pouvoir vous décrire cette magnifique et élégante décolletée exquise en dentelle bleu cramoisie que je porte (Rires) pour aller sombrer dans l’ivresse du temps d’une nuit parfumée.
Je m’en vais aimer mon amour malgré toute ma peur de la montée du désamour dans ce monde. Avec le confinement, j’ai évolué dans mes pensées. Hier, Pat et moi, on a beaucoup parlé de mariage et d’enfants. Mais n’ayez pas peur, ce n’est pas pour ce soir !
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