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La quarantaine !

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Par Samuel Simonis

Je dirai aux enfants de nos petits-enfants
que ça avait le goût, l’air d’une plaie d’Egypte;
telle une prophétie au visage bluffant
tel un théâtre noir dont le diable est le scripte;
les druides, magiciens, entre contradictions
et guerre inavouée, espéraient un miracle
qui tardait à venir, tel dans une fiction,
où l’issue salvatrice empiète sur l’oracle;
les Rois, tant bien que mal, s’efforçaient de leur mieux
de rassurer leur peuple et garder le contrôle;
mais, leurs rues évacuées furent à eux, un pieu,
indiquant chaque jour : “qui joue le premier rôle.“

(Ils étaient bien sûr “Rois” mais! Qui dictait les lois?
Ils avaient le pouvoir et les clés de ce monde
mais pourtant, chaque jour, faisaient chemin de croix
en attendant, frustrés, la fin de cette ronde).

Et tout pouvait attendre! Un jour, un mois, un an
personne n’arrivait à calculer la date,
et ni les retombées de ces vides instants-
passés à espérer l’exploit en toute hâte;
les héros, contre gré, s’isolent en vacances,
les amuseurs publics soupirent en privé,
et les joyeux bistrots asphyxiés du silence-
des plaisantins absents, ont l’oeil désactivé;
Tous ont enfin le temps d’être un peu avec soi!
le temps de mieux se voir, peut-être de se connaître,
si possible en famille, et du matin au soir,
chercher finalement le meilleur de son être.

Mais les peuples pleuraient et leurs morts et le temps.
Ils en avaient bien trop de ces deux infortunes
“le temps manque à la vie, mais ennuie par instant”.
les peuples voulaient point du temps qui importune.

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Je dirai aux enfants de nos petits-enfants,
qu’à bien y réfléchir, du monde, rien ne change,
peut-être que les mots d’aujourd’hui ou d’antan
varient selon l’époque et ils rendent étrange-
la normale qui passe, et qui revient après;
peut-être que la vie est comme cette ardoise
qu’on remplit de nos maux, de larmes, de regrets
qui un jour disparaît tout en étant courtoise.
La seule vérité est que la vie est Dieu,
que la mort et le temps sont un brin illusoires;
qu’on y sera toujours, quelque part dans un lieu
ainsi, plaies après plaies, peines après déboires.

Je leur dirai ainsi, quand ils verront la tâche,
sur le monde, laissée par cet étrange train
et leur annocerai, qu’au long de cette marche
Il me restait la foi et des alexandrins…

 ©  Port-au-Prince Post

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