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Conseil de sécurité de l’ONU: la Russie et la Chine toujours inflexibles sur l’envoi d’une Mission de paix en Haïti

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À l’initiative de la Russie et de la Chine, le Conseil de sécurité des Nations-Unies s’est réuni ce mercredi 20 novembre sur le dossier d’Haïti notamment la proposition des États-Unis et de l’Équateur en vue de transformer la Mission multinationale d’appui à la Sécurité en une Mission de maintien de paix de l’ONU.

La Chine et la Russie ont rejeté cette proposition, évoquant que les conditions ne sont pas réunies pour le déploiement d’une telle force en Haïti, pays gangrené par la violence des gangs armés.

À l’issue de cette réunion d’information sur la transformation de la MMAS en une mission de maintien de la paix, l’éminent médecin haïtien, Jean William Pape, a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à aider à restaurer la sécurité en Haïti et éviter un « génocide massif ».

« J’espère que demander votre soutien pour restaurer la sécurité n’est pas trop demander. Il est difficile pour un Haïtien de demander l’envoi de troupes étrangères sur son sol mais il n’y a pas d’autre alternative », a laissé entendre le Dr Jean William Pape, qui n’a pas manqué de peindre le tableau de la réalité haïtienne devant le Conseil de sécurité de l’ONU.

« Pour une nation qui s’est autrefois battue pour abolir l’esclavage et qui a joué un rôle central dans la libération de l’Amérique du Sud, espérant « sincèrement que ce sera la dernière fois que des troupes étrangères viendront sur notre sol », a espéré le Dr Pape qui ne voit pas un seul Haïtien vivant dans cette réalité infernale qui ne souhaiterait pas une intervention internationale plus vigoureuse.

Prenant la parole lui aussi, l’ambassadeur d’Haïti à l’ONU, Antonio Rodrigue, a montré l’ampleur de la détérioration depuis le début du mois de novembre où les bandes armées sont devenues plus violentes, plus audacieuses. Une violence aveugle qui a plongée la population dans une peur constante peur.

La coordinatrice résidente des Nations Unies, Ulrika Richardson, fait remarquer que la violence des gangs en Haïti continue de s’intensifier, déplaçant des milliers de personnes de Port-au-Prince et mettant à rude épreuve les ressources d’aide déjà limitées.

Le Canada, la République dominicaine, le Mexique, la Jamaïque et maintenant le Brésil. Ces pays ne sont pas membres du Conseil de sécurité de l’ONU, mais chacun d’eux a déployé un représentant pour demander une mission de maintien de la paix en Haïti, affirmant que même si la situation est mauvaise, elle peut toujours empirer et qu’elle le fera si rien n’est fait.

La Jamaïque déclare au Conseil de sécurité de l’ONU que la crise en Haïti « affecte la sécurité de la région des Caraïbes en facilitant la croissance du crime organisé transnational. « Les réseaux criminels en dehors d’Haïti exploitent la crise pour alimenter leur commerce d’armes légères et de petit calibre », selon le représentant de la Jamaïque.

Le Brésil au Conseil de sécurité de l’ONU : Le flux continu d’armes entre les mains des gangs est un élément clé du maintien de la violence qu’ils commettent et de leurs activités illicites et lucratives. Les pays qui fournissent des armes par tous les moyens possibles doivent faire face à leurs responsabilités.

Le Panama appelle à une réponse internationale coordonnée à la crise en Haïti. Il déclare au Conseil de sécurité de l’ONU : En octobre, plus de 11 800 Haïtiens ont traversé sa frontière de manière irrégulière. Cela représente 4 % de tous les migrants qui ont transité ; 21 % étaient des mineurs. Ces chiffres soulignent l’urgence de la situation.

Les États-Unis sont d’accord avec Haïti, la région et les contributeurs de la MMAS sur le fait que la meilleure façon de soutenir les progrès de la mission MSS est de la transformer en une opération de maintien de la paix », a dit l’ambassadeur Dorothy Shea, Représentante adjointe des USA auprès des Nations Unies, à la réunion du Conseil de sécurité, mercredi 20 novembre 2024. « Cela, a-t-elle soutenu, permettrait à la mission MSS et aux pays qui la soutiennent de profiter des structures de soutien financier, personnel et logistique de l’ONU, ainsi que d’un financement prévisible et durable. »

La conseillère à la sécurité nationale du Kenya s’adresse aux remarques finales du Conseil de sécurité de l’ONU sur #Haïti et sa police suite aux allégations de Dan Cohen concernant les droits de l’homme : « Nous n’avons pas eu d’incidents relatifs aux droits de l’homme signalés », dit-elle, ajoutant qu’ils disposent d’un service de police professionnel.


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