Réparations et restitutions : Haïti rejoint officiellement la Commission de la CARICOM
3 min read220 ans après avoir sorti du joug de l’esclavage, Haïti fait un premier pas afin de tenter de retrouver réparations et restitutions. La chancelière Dominique Dupuy a annoncé, ce mardi 30 juillet, l’adhésion du pays à la Commission des réparations de la CARICOM.
Dans le cadre de sa participation à la 47e réunion ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement des pays membres de la CARICOM, Haïti a annoncé à l’ensemble des dirigeants de la Communauté caribéenne, l’adhésion du pays à la Commission des réparations de la CARICOM qui alimente notamment le travail important du forum permanent des personnes à ascendance africaine à l’ONU.
« Un moment fort de notre participation à ce sommet est certainement l’annonce de l’adhésion d’Haïti à la Commission sur les réparations de la CARICOM. Cette décision a été accueillie par acclamation au sein de l’assemblée et place désormais Haïti, à juste titre, au cœur de ce débat et de ce travail important portés par la Région », a déclaré, avec fierté, la chancelière Dominique Dupuy qui a pris part aux côtés du président du Conseil présidentiel de transition (CPT) Edgard Leblanc Fils, à la 47e réunion ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) qui se tient à la Grenade, du 28 au 30 juillet 2024.
Le communiqué du ministère des Affaires étrangères a tenu à rappeler que l’initiative fait suite à la rencontre, la semaine écoulée, entre le recteur de l’Université d’État d’Haïti (UEH), le professeur Fritz Deshommes et la chancelière, Dominique Dupuy, sur la création d’un groupe de travail au sein de l’UEH sur les « réparations et restitutions liées à l’esclavage et la dette de l’indépendance du XIX et XX siècle. »
Ce groupe de travail, qui réunit des figures académiques et des personnalités de la société civile tant en Haïti qu’à l’étranger, siégera en tant que comité national haïtien au sein de la Commission des réparations de la CARICOM, poursuit le communiqué.
Avant cette annonce importante, le rectorat avait annoncé la constitution d’un groupe de réflexion sur « la Dette de l’Indépendance» et des rançons versées aux 19e et aux 20e siècles. Ce groupe est appelé à définir « les voies et moyens susceptibles de créer une véritable mobilisation nationale et internationale » et « à engager les premiers échanges avec les États concernés ».
Il faut souligner qu’en 2004, l’ancien président haïtien, Jean-Bertrand Aristide, avait entamé une procédure judiciaire contre la France, réclamant 21 milliardsn d’euros, la valeur actualisée de la somme versée à la France à l’époque, en remboursement de la dette de l’indépendance. Dans le contexte de cette demande de réparation et de restitution de la dette de l’indépendance, la France, avec le soutien des États-Unis et des opposants à Aristide, l’a évincé du pouvoir.
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