Jean Baden Dubois : «seules des réponses innovantes issues d’une réflexion méthodique et innovante pourront relever les défis économiques»
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La Banque de la République d’Haïti (BRH) a organisé les 25 et 26 mai, à l’hôtel Marriott, la première édition des Journées Scientifiques du Fonds BRH pour la Recherche et le Développement (FRD-BRH). Des personnalités de divers horizons ont pris part à ces journées scientifiques qui se veulent un espace de dialogue, d’échange et de partage de nouvelles recherches. En marge ces deux journées scientifiques, les porteurs de projets de recherche, financés par le FRD-BRH, ont présenté les premiers résultats de leurs travaux.
Le Fonds BRH pour la Recherche et le Développement a déjà financé 12 projets de recherche au niveau de neuf départements du pays à hauteur de 211 millions de gourdes. Plus de 70 projets de recherche ont été soumis et les besoins de financement étaient de l’ordre de 1.4 milliard de gourdes.
La BRH a mis l’accent sur l’intérêt du projet, la pertinence du projet de recherche, la faisabilité du projet de recherche, la qualification et les compétences de l’équipe de recherche pour qu’il soit sélectionné. À l’instar du MEF comme partenaire, la BRH mise aussi sur le soutien de la Banque interaméricaine de développement (BID).
Aux yeux du gouverneur de la Banque de la République d’Haïti (BRH), Jean Baden Dubois, la recherche scientifique revêt une importance capitale pour l’économie haïtienne. D’après le gouverneur de la banque centrale, seules des réponses innovantes issues d’une réflexion méthodique et innovante pourront relever les défis économiques, sociaux et environnementaux du pays.
Ce fonds, justifie-t-il, a été conçu avec une vision précise consistant à favoriser l’innovation scientifique et technologique, à soutenir les chercheurs et innovateurs locaux et de propulser le pays vers un avenir où la science et la technologie jouent un rôle prépondérant dans notre développement social, économique et environnemental.
Le ministre de l’Economie et des Finances (MEF), Michel Patrick Boisvert, de son côté, a montré l’importance de la mise en place d’un fonds pour financer la recherche dans un contexte économique difficile. À entendre le ministre Boisvert, se focaliser seulement sur la situation sanitaire et socio-économique très précaire avec une inflation à deux chiffres depuis l’année 2015 paraîtrait trop simpliste. « Nous avons fait le choix d’agir sur le court terme en implémentant des programmes sociaux susceptibles de mitiger les impacts de la crise aiguë impactant le bien-être des citoyens, mais nous avons choisi également d’investir dans l’avenir en nous associant au FRD en tant que partenaire financier », a laissé entendre le ministre Boisvert.
Guilia Lotti qui intervenait par visioconférence au nom de la BID, a évoqué le FRD comme un excellent partenaire, sérieux et engagé dans la production des connaissances pour éclairer les décisions politiques.
Tour à tour, des acteurs ont témoigné l’importance d’un tel fonds pour le pays. Ce n’est pas l’économiste Riphard Sérent qui dira le contraire. Selon l’économiste, la création de ce fonds s’inscrivait dans un contexte où la production scientifique en Haïti est pratiquement insuffisante à cause d’un manque de financement. Il croit par ailleurs que les données scientifiques sont d’une extrême importance dans la formulation des politiques publiques visant à résoudre des problèmes publics.
Le docteur Samuel Pierre quant à lui a intervenu autour de la sous-thématique : « L’important rôle de l’État et du secteur privé dans la promotion de la recherche scientifique ». Le docteur Pierre a campé le rôle de l’État et du secteur privé dans la recherche fondamentale et appliquée.
Pour le docteur Samuel Pierre, le meilleur moyen de soutenir et de dynamiser la recherche fondamentale c’est qu’elle soit prise en charge par l’État dès lors que les entreprises privées tendent à sous-investir dans la recherche fondamentale pour surinvestir dans la recherche appliquée.
Il a invité les autorités étatiques à donner des incitatifs fiscaux pour encourager le secteur privé à investir dans la recherche et le développement. Il a regretté que les activités de recherche menées en Haïti soient financées par des organismes internationaux.
Mike Vertueux
Informer pour Changer
