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À l’ONU, Claude Joseph vante les vertus des élections, du référendum et diabolise toute idée de transition

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Par Woody Duffault

Le Premier ministre ai, Claude Joseph, a pris part jeudi 17 juin à une nouvelle session du Conseil de sécurité de l’ONU portant sur la situation globale de la République d’Haiti, embourbée depuis plus de deux ans dans une crise sociopolitique sans précédent. Le Premier ministre ai a réaffirmé la détermination du pouvoir d’embarquer le pays sur la voie des élections générales en 2021 et du référendum constitutionnel (deux fois reportés) devant aboutir à une nouvelle constitution.

Le président Jovenel Moise en voyage officiel en Turquie pour participer à un forum portant entre autres sur l’énergie. Le Premier ministre ai Claude en voyage officiel à New York pour tenter de rassurer les acteurs internationaux sur la situation d’Haïti. Claude Joseph, également ministre des Affaires étrangères, a fait ressortir dans son intervention «l’engagement et la détermination du président Jovenel Moïse de dialoguer avec l’opposition en vue d’organiser des élections générales en Haïti cette année pour renouveler le personnel politique et de s’assurer du transfert de pouvoir le 7 février 2022 à un président légitimement élu».

Il faut souligner que les représentants des différents pays amis (USA, France, Royaume Uni, Mexique etc) ont également appelé a la tenue des élections générales avant la fin de l’année 2021. Le Premier ministre ai, comme souvent, s’en est pris à une certaine frange de l’opposition, l’accusant de nourrir l’instabilité politique d’Haïti. « Depuis plus deux ans le pays connaît une situation socio-politique extrêmement difficile caractérisée par des tentatives récurrentes de déstabilisation et de troubles à l’ordre public, orchestrées par une certaine branche de l’opposition qui ne jure que par le désordre », a-t-il dit, peu après la présentation du rapport du secrétaire général sur la situation globale du pays.

Rapport que le cinquième premier ministre du président Jovenel Moïse n’a pas manqué de critiquer. Il a fustigé le fait que le rapport ait fait fi des «progrès significatif» enregistré en «Haïti ces 4 dernières années en matière du respect des droit de l’homme, de la lutte contre la corruption et du renforcement de l’État de droit».

Encore une fois, comme pour être conforme à la réthorique du pouvoir en place, le Premier ministre ai a multiplié les piques contre l’opposition. À ses yeux, cette dernière participe grandement au pourrissement de la crise politique en refusant la voie du dialogue, comme l’appelle sans arrêt de ses vœux l’exécutif. Pour Claude Joseph, l’exécutif peut avoir sa conscience tranquille. «En attendant que l’opposition se résolve enfin à jouer la carte du dialogue et de concertation, l’exécutif assume ses responsabilités vis-à-vis de la nation. Il met le cap sur l’organisation des élections à tous les niveaux en fin de l’année en vue de renouveler le personnel politique, remettre en fonctionnement les institutions democratiques et le transfert du pouvoir le 7 février 2022 », soutient le Premier ministre ad intérim.

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Celui qui est sur le point d’être le dernier premier ministre du président Jovenel Moïse s’en est également pris à la constitution de 1987. «La situation politique préoccupante que connaît Haïti est on ne plus préoccupante et elle est alimentée par la constitution de 1987, qui est pour beaucoup dans le déséquilibre du développement de l’économie nationale. Alors dans le souci d’attaquer ces problèmes à la base, et d’apporter des solutions durables, le président est prêt à offrir une nouvelle constitition pour mettre fin à ce cycle infernal de l’instabilité politique », détaille Claude Joseph, comme pour dire que le projet de changement de la constitution de 1987 est fondamental pour l’avenir d’Haïti.

Le Premier ministre ad intérim a vendu les vertus des élections. Il a également ardemment défendu l’idée d’une nouvelle constitution pour le pays. Les représentants des pays amis d’Haïti ont encouragé les acteurs à organiser les élections en 2021. Par ailleurs, ils n’ont pas fait l’économie de critiquer le pouvoir en place de n’avoir rien fait pour punir les coupages de plusieurs massacres perpétrés dans les quartiers populaires de Port-au-Prince.


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