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Après quatre ans, l’Amérique tourne la page Trump

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Via Instyle

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Par La Rédaction de Port-au-Prince Post avec New York Times, Le Monde, BFMTV et AFP

Les États-Unis ouvrent un nouveau chapitre dans sa longue histoire démocratique. Le président Joe Biden a prêté serment ce mercredi 20 janvier et devient officiellement le 46e président américain. C’est l’épilogue d’une tumultueuse transition nourrie par le refus obsessionnel du président sortant Donald Trump d’accepter sa défaite, quoique tous ses recours juridiques aient été tour à tour déboutés devant les tribunaux, faute de preuves.

L’investiture du nouveau président américain et de sa vice-présidente s’est révélée inédite, historique. Le président sortant n’a pas souhaité y prendre part, laissant la Maison Blanche quelques heures avant la cérémonie. Les Américains ont été encouragés à la suivre virtuellement, à cause du contexte sanitaire couplé à la menace qui pèse sur Washington depuis l’assaut meurtrier du Capitole par des partisans de Trump le 6 janvier dernier.

De grands moyens ont été déployés pour l’évènement. 25 000 militaires de la Garde nationale ont été mobilisés, tous contrôlés par le FBI afin que celui-ci puisse s’assurer qu’aucun d’entre eux n’a d’accointance avec les supporters extrémistes de Trump. Le Capitole est littéralement barricadé. 190 000 drapeaux placés sur l’esplanade du National Mall pour remplacer le public. Une cinquantaine de colonnes de lumière, représentant les différents États du pays, disposées de part et d’autre.

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Rarement l’Amérique n’a été autant polarisée, meurtrie par les quatre ans de gestion calamiteuse de Donald Trump qui n’a jamais cessé de souffler sur les braises des divisions, de la haine et du racisme. Il a réveillé les vieux démons. Des groupes d’ultradroite, de néonazis, et de suprémacistes blancs ont prospéré et défilaient dans les rues, quand bon leur semble, avec des armes d’assaut et autres armes automatiques. Joe Biden a du pain sur la planche car il lui faut réconcilier les États-Unis.

Si Joe Biden a maintes fois répété la nécessité de réconcilier l’Amérique au cours de son mandat, il va d’abord s’atteler à démanteler l’héritage de Trump. Déjà, ce mercredi 20 janvier, les premières décisions annoncées visent à revenir sur les mesures-phares de Donald Trump. «Joe Biden va signer 15 décrets dans l’après-midi pour revenir sur des décisions de Donald Trump», a annoncé sa porte-parole Jen Psaki, citée par le New York Times.

Comme Joe Biden l’a promis durant toute la campagne, son administration ne va pas tarder à s’attaquer à la pandémie de Covid-19 et ses conséquences néfastes sur l’économie de la première puissance mondiale. L’immunologue Anthony Fauci interviendra au nom des Etats-Unis à une réunion du conseil exécutif de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dès jeudi. Un retour rapide au sein de l’OMS, que les États-Unis avaient quittée à la suite d’ une décision de Trump, n’est pas à écarter.

Au nombre des décrets que Joe Biden s’apprête à signer, figure celui pour rendre obligatoire le port du masque dans les bâtiments fédéraux, ou pour les agents fédéraux. Un autre donnera naissance à une agence rattachée à la Maison Blanche chargée de coordonner l’action sanitaire contre le coronavirus. Le tout nouveau président veut aller vite contre la maladie qui fait des ravages aux États-Unis et veut aussi marquer la différence avec Trump – celui-ci ayant passé des mois à minimiser le virus, allant parfois jusqu’à mentir maladroitement.

L’administration Biden va démolir tout l’arsenal de la politique migratoire de Donald Trump. Joe Biden annulera ainsi le « muslim ban », un décret migratoire controversé adopté par son prédécesseur pour interdire aux ressortissants de pays en majorité musulmans d’entrer aux Etats-Unis. Cette mesure était « enracinée dans la xénophobie et l’animosité religieuse », a justifié Jake Sullivan, le futur conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, cité par le quotidien français Le Monde.

L’ancien vice-président de Barack Obama s’apprête également à suspendre les travaux de construction du mur à la frontière avec le Mexique et son financement grâce au budget du Pentagone. Parallèlement, il ne se gardera pas d’agir en faveur des 700 000 jeunes arrivés clandestinement aux États-Unis lorsqu’ils étaient enfants, les «Dreamers» et autres immigrés en situation irrégulière. En ce sens, Joe Biden compte déposer sous peu un projet de loi au Congrès sur l’immigration.

Raflant largement le vote des Afro-américains, le président Joe Biden devrait également prendre des mesures pour lutter contre le racisme au sein des administrations, c’est du moins ce qu’a annoncé Susan Rice, future directrice du conseil de politique intérieure. En autres actions imminentes annoncées par la nouvelle administration, il y a des mesures en faveur du climat. Il révoquera l’autorisation donnée par Donald Trump au projet controversé d’oléoduc Keystone XL, entre les Etats-Unis et le Canada. Un retour à l’Accord de Paris sur le climat est dans les tuyaux.


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