Les États-Unis sanctionnent deux anciens hauts fonctionnaires de l’administration de Jovenel Moïse et le chef de gang «Barbecue»
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Via Sun Variété
Par la Rédaction de Port-au-Prince Post
Les États-Unis n’ont pas fait dans la dentelle à l’occasion de la journée internationale des droits de l’homme. Fednel Monchéry et Pierre Richard Duplan ( ancien directeur général du ministère de l’Intérieur et ancien délégué départemental de l’Ouest de l’administration de Jovenel Moïse) et le chef de gang Jimmy Cherizier (un ancien policier) sont sanctionnés pour leur implication avérée dans le massacre de la Saline. Leurs avoirs dans le pays de l’Oncle Sam sont gelés et ils sont également interdits de visas. Un coup dur pour le pouvoir PHTK qui est de mèche avec les gangs pour terroriser la population dans les quartiers populaires de Port-au-Prince.
Le massacre de La Saline, comme beaucoup d’autres massacres commis dans d’autres quartiers populaires de Port-au-Prince sous l’administration de Jovenel Moïse, a été qualifié de massacre d’Etat par plusieurs organisations de défense des droits humains et d’autres organismes. Une atrocité vécue en pleine nuit par des civils qui attendent encore réparation et justice. Les États-Unis ont rappelé d’emblée qu’au moins 71 personnes ont été tuées, plus de 400 maisons ont été détruites et au moins sept femmes ont été violées par des gangs armés. «Les gangs ont enlevé les victimes, y compris des enfants, de leurs maisons pour être exécutées, puis les ont traînés dans les rues où leurs corps ont été brûlés, démembrés et nourris aux animaux.»
«Cherizier, Monchery et Duplan sont désignés comme des étrangers responsables ou complices de violations graves des droits de l’homme, ou ayant participé directement ou indirectement à des violations graves des droits de l’homme», tance le département du trésor américain. L’administration américaine n’en pouvait être plus dure avec le régime PHTK. «En échange d’attaques destinées à créer de l’instabilité et à faire taire les demandes de la population de Port-au-Prince pour l’amélioration des conditions de vie, les gangs reçoivent de l’argent, une protection politique et suffisamment d’armes à feu pour les rendre mieux armés que la PNH.»
L’administration américaine revient avec moult détails sur le massacre de La Saline en novembre 2018, comme pour mieux établir les responsabilités. «Jimmy Cherizier a planifié et participé au massacre. Il est maintenant l’un des chefs de gangs les plus influents d’Haïti et dirige une alliance de neuf gangs», souligne le département du trésor américain. Et d’ajouter: «Tout au long de 2018 et 2019, Cherizier a dirigé des groupes armés dans des attaques coordonnées et brutales dans les quartiers de Port-au-Prince. Plus récemment, en mai 2020, il a dirigé des gangs armés lors d’une attaque de cinq jours dans plusieurs quartiers de Port-au-Prince dans laquelle des civils ont été tués et des maisons incendiées.»
Il faut dire que Jimmy Cherizier a.k.a «Barbecue» ne cache plus ses affinités avec le pouvoir PHTK. À chaque sortie publique, à chacun de ses fameux «lives» sur les réseaux sociaux, il s’est toujours appliqué à s’en prendre (avec des insultes à l’appui) aux principales figures de l’opposition et des responsables des associations de défense des droits humains. Il n’est pas du tout poursuivi par la justice. Il se la coule douce, comme si de rien n’était. Les États-Unis rappellent que la «violence généralisée et la criminalité croissante des gangs armés en Haïti sont renforcées par un système judiciaire qui ne poursuit pas les responsables d’attaques contre des civils». Plus loin encore.»
«Joseph Pierre Richard Duplan, qui était le délégué départemental du président Jovenel Moïse à l’époque de La Saline, est accusé d’être “l’architecte intellectuel” et a été vu en train de discuter de l’attaque avec des membres de gangs armés dans le quartier de La Saline pendant les violences», rappelle l’administration américaine qui vient mettre l’administration de Jovenel Moïse dans ses petits souliers. «Duplan a fourni des armes à feu et des uniformes de la PNH aux membres de gangs armés qui ont participé aux meurtres. Duplan a également assisté à une réunion au cours de laquelle le massacre de La Saline a été planifié et où des armes ont été distribuées aux auteurs de l’attaque», poursuit la note.
L’administration américaine déshabille implicitement l’administration de Jovenel Moïse qui, dans ce climat de terreur instauré et imposé par les gangs (fédérés sous l’etiquette d’une alliance appelée G9) dans des quartiers entiers de la région métropolitaine, cherche à organiser coûte que coûte des élections. «Ces gangs, avec le soutien de certains politiciens haïtiens, répriment la dissidence politique dans les quartiers de Port-au-Prince connus pour participer à des manifestations anti-gouvernementales», écrit sans ambages le département du trésor américain dans cette note publiée ce jeudi.
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