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Élections, pognon, divisions : la mise à l’épreuve de la démocratie américaine

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Par la Rédaction de Port-au-Prince Post

La page Trump se tourne aux États-Unis. L’inénarrable milliardaire américain a été révoqué par plus de 74 millions américains après quatre ans à la tête de la plus grande puissance mondiale. L’Amérique a un nouveau président en la personne de Joe Biden et une nouvelle vice-présidente, Kamala Harris, la première femme à occuper ce poste dans toute l’histoire américaine.

Au-delà des symboles de cette élection, l’arrivée des démocrates à la Maison Blanche, quatre ans après la défaite surprise de Hilary Clinton, marque, entre autres, le rejet relatif de l’extrême droite, du racisme, de la dénégation de l’autre, des mensonges incessants et de la suprématie blanche incarnés par la mandature de Donald Trump.

Le nouveau président élu aura fort à faire pour réparer les dégâts de l’administration Trump. Joe Biden retrouve un pays miné par le venin des divisions de toute sorte, alimentées par Donald Trump “himself”. Ma mission «ce n’est pas de diviser mais d’unir», a clamé l’ancien vice président de Barack Obama, lors de sa première adresse à la nation, samedi soir, dans le Delaware.

La tâche s’annonce d’autant plus difficile pour Joe Biden que le président sortant, ouvertement raciste, lui qui a traité Haïti et d’autres pays affricains de «shithole country», a récolté plus de 70 millions de voix au sein de la population américaine. Les idées de Trump ne sont pas isolées, traduisent la confrontation des deux Amériques et ont surtout de fortes résonances au sein de l’Amériaue profonde.

Ces élections américaines sont en tout sens porteuses de leçons pour le reste du monde et pour nous Haïtiennes et Haïtiens. Donald Trump semble n’avoir été qu’une parenthèse tumultueuse dans la très longue histoire démocratique américaine. C’est à Joe Biden d’œuvrer au cours de 4 prochaines années afin de ne pas donner du souffle aux idées du magnat de l’immobilier.

En Amérique, l’argent est incontournable dans les élections. Et sa prégnance est telle que tout candidat incapable de rassembler de grands supports financiers est appelé à voir ses son programme politique finir dans les marges. Plus que les idées, fondements même de la démocratie, il faut avoir de l’argent pour faire avancer sa vision.

L’argent est capital dans toute élection, dans les pays du Nord comme dans ceux du Sud. Mais aux États-Unis, beaucoup plus que ce que rapportent tous les jours les médias, un candidat, aussi neuves et innovantes que puissent être ses idées, risque d’être essoufflé au bout de chemin, et, enfin, d’abandonner la course. L’exemple de Kamala Harris, candidate aux primaires démocrates en 2019, et désormais vice-présidente des États-Unis, en est l’illustration parfaite.

«Je ne suis pas une milliardaire… Je ne peux donc pas financer toute seule ma campagne», fulmina-t-elle, dans une attaque à peine voilée contre ses concurrents Michael Bloomberg et Tom Steyer qui disposaient d’astronomiques ressources financières personnelles.

Il faut également souligner le pouvoir des contres-pouvoirs qui se sont tous mobilisés pour barrer la route à la réélection du milliardaire qui a, en maintes fois, mis en péril le sort de son pays et du monde par notamment des déclarations à l’emporte-pièce. On ne renouvelle pas le pouvoir à un incontrôlable, un bouffon, quelqu’un aux idées aussi controversées que dangereuses pour l’équilibre du monde.

En 4 ans, l’Amérique de Trump s’est révélé du meilleur comme du pire. Du pire quand Donald Trump laisse l’OMS, l’Accord de Paris alors que la planète se défait sous nos yeux, détricote le regroupement familial et menace à plusieurs reprises de quitter l’OTAN, gardien de l’équilibre du monde. Du meilleur, pour les Américains tout au moins, quand il a voulu primer les intérêts de son pays.

Même si Donald Trump s’obstine encore à ne pas accepter la victoire de Joe Biden, le président élu, vieux briscard de la bureaucratie de Washington, est déjà attendu au tournant…


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