Poésie confinée
2 min readPar Miguel MINGOLOVE Romain
Enfermé entre quatre peurs
Quatre échos d’un chagrin en floraison
Quatre marges d’une solitude à remplir
Les murs
dans leur éternel mutisme
me regardent respirer
par sanglots du stylo
Des forcenés ont vêtu
d’une peur bleue
le mouvement des nuages
Il fait un temps de vocables isolés
de paragraphes dépeuplés
et de familles de mots qui ne vivent
qu’entre parenthèses préventives.
Nos délires ont dénaturé le printemps
Mais à quoi sert la vénusté d’une ville
accrochée aux caprices de la saison
quand la nudité des trottoirs
pleure à refrains brisés
nos pas interdits
Nous sommes spectateurs
d’un monde confiné et confus
confus et confiné
et qui rédige mal son présent
Faute de strophes pour faire le deuil
La mort a encore posé un lapin
au poème
Crépusculaire
est le cri de l’humanité
au midi d’une crise où
egos, gloire, fortune et frontières
sont en manque d’oxygène
Et la douleur semble être
le seul bien commun
qui nous appartient éternellement
Couvre-feu sur notre quotidien
Déprimées deviennent nos habitudes
Les câlins ou poignées de main
deviennent gestes empoisonnés
ou mœurs subitement surannés
La vie est sans vie car
nos vues et vécus se limitent au virtuel
Les amis sont des pensées fragiles
qu’il faut raturer
de ses liaisons sociales
juste par amour
Le lapsus qui fait la chasse
à l’homme
est comme une main invisible
Pour tous ces soupirs mutilés
prenant d’assaut
chaque précieuse minute
qui nous sépare de la poussière
Le monde est fosse commune
pour accueillir soucis conjugués
Ah, si les déluges de nos âmes
pouvaient désaltérer la pandémie
Qui sait de quel côté de la ville
éclora le prochain cri d’adieu
Et quand le rideau sera levé
Raterai-je encore mon rendez-vous
avec la mort?
Entre temps
je me lave et les mains
et les mots et ma folie
de peur que les rumeurs importées
ne contaminent pas le poème
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