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Le confinement : entre la panique et l’espérance

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Image: Stéphanie Adrien

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Stéphanie Adrien, Étudiante finissante en Droit

Nous sommes un lundi matin frisquet. Mais non ! Je vais devoir cesser de dire des bêtises. Nous sommes dimanche matin. Le dimanche, dans le vécu collectif, est un jour plutôt calme, solennel, spécial… Une sorte de jour «à part». Samedi, lui, est un jour relativement tranquille. Peut-être qu’on est samedi, en lieu et place de dimanche.

Bref, de toute façon, ça fait des mois que les jours ne comptent plus pour moi. Quelle différence y a-t-il entre un lundi matin, un dimanche matin ou un samedi matin ? Ils se suivent et se ressemblent tous. Ils s’en vont comme ils étaient venus: sans faire de bruits. Dans l’indifférence. Carrément.

Parfois, quand je me blottis sur mon lit, je suis perdue dans mes réflexions. Il y a des jours que cela dure. J’arrive difficilement à dormir. Et quand je m’endors enfin, j’espère que le lendemain qui s’ouvre Port-au-Prince Post ou un autre journal en ligne rapporte qu’un vaccin a été trouvé. Le vaccin! Et puis, comme ça, on allait tous s’immuniser et tout redeviendrait comme avant : les files d’attente au restaurant ou encore les services du dimanche matin à l’église…

Moi qui croyais avoir échappée aux fameux épisodes de «peyi lòk», à cette histoire de kidnapping qui me gardait enfermée entre quatre murs à longueur de journée, moi qui croyais enfin que la vie redeviendrait normale dans une capitale (qui n’en est pas réellement une) devenue morne depuis des mois, voilà arrive tout à coup le coronavirus, avec, dans sa besace, ses malheurs, sa tristesse et ses punitions.

Avec ce confinement qui n’en finit plus, je vais certainement me transformer en véritable cordon bleu! Car, assez souvent, je me retrouve à cuisiner de bons petits plats quand ça me chante.

Il y a quelques mois, le Covid-19 était quelque chose très loin d’Haïti. On n’en parlait qu’à la télévision, notamment sur les chaînes occidentales. Aujourd’hui, cette pandémie a gagné nos rues, nos corridors, nos couloirs les plus étroits.

Entre mon smartphone, mes livres et les tâches ménagères au quotidien, je finis par me créer une nouvelle routine. Un de ces jours de la semaine écoulée, j’ai tellement fait défiler mon fil d’actualité Facebook qu’à un certain moment, celui-ci me fit savoir qu’à force de scroller, il n’avait plus d’actualité à afficher car j’avais déjà tout vu. C’est à ce moment que je me rendis compte que j’avais passé toute une éternité en ligne. Parfois aussi, après avoir ouvert mon Whatsapp, Instagram, vérifié tous mes mails et suivi les actualités, je me surprends à surfer sur internet en quête de rien du tout! La vie au temps du coronavirus.

Il n’y a pas que ça. Pendant cette période de confinement, on peut en profiter pour retoucher ses petits projets qu’on avait enterré dans les tiroirs. Car la vie ne va pas s’arrêter avec le Covid-19! Il y aura une vie après le coronavirus.

En temps normal, je me suis parfois demandée, en manque de temps : Si seulement mes journées pourraient aller au-delà de 24 heures! Aujourd’hui, on dirait que je suis bien servie par Mère-Nature d’une façon ou d’une autre. Cela n’arrive pas tous les jours. Autant en profiter…


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