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Port-au-Prince Post

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La marche inquiétante du coronavirus

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Image: Jay Greene

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Port-au-Prince Post avec AFP, Le Monde et Libération

Des experts mondialement respectés l’avaient prédit: il serait extrêmement difficile de contenir le coronavirus. En effet, le virus, depuis sa découverte fin décembre 2019 dans la mégapole chinoise de Wuhan, poursuit sa course fulgurante et inquiète au plus haut point l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dont le leadership est rudement mis à l’épreuve.

Le virus se propage à une vitesse vertigineuse. «Tous les continents sont désormais infectés par le coronavirus», a déclaré, ce mardi, le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Le bilan ne cesse de grimper. Officiellement, plus de 80 000 personnes sont déjà infectées partout sur la planète. Plus de 2 700 personnes en sont mortes. 2755 cas de contamination et 47 morts sont recensés hors de la Chine. Il n’est plus à démontrer que, comme le redoutent les experts, le COVID-19 représente une grande menace pour la population mondiale.

«40 à 70 % de l’humanité sera infectée»

Plusieurs pays sonnent déjà l’alarme face à l’ampleur du danger. C’est le cas notamment de l’Italie où les responsables du championnat italien (calcio) se sont vus obligés d’annuler des matchs. Le carnaval de Venise, ville extrêmement touristique, a été annulé par les autorités.

«L’augmentation soudaine du nombre de cas en Italie, en Iran et en Corée du Sud est très préoccupante », s’est inquiété le patron de l’OMS. Et comme pour ne rien arranger, un réputé épidémiologiste de la prestigieuse université Harvard a indiqué que l’épidémie «n’est pas endiguable».

© Port-au-Prince Post

«40 à 70 % de l’humanité sera infectée», a soutenu Marc Lipsitch au média américain The Athletic, repris par plusieurs quotidiens francophones. La déclaration est pour le moins fracassante mais témoigne de l’urgence d’actions adéquates partout sur la planète pour éviter le pire.

Haïti plus que jamais menacée?

Le monde «n’est tout simplement pas prêt» à faire face au COVID-19, a déclaré, mardi, Bruce Aylward, l’expert qui dirige la mission conjointe OMS-Chine. Il a salué au passage les efforts de l’empire du milieu pour endiguer la maladie. «Le monde doit être prêt à gérer cela à une plus grande échelle, et ceci, rapidement», a-t-il dit au siège de l’OMS à Genève.

«Nous ne sommes pas prêts comme nous devrions l’être, tant du point de vue psychologique que matériel», a poursuivi Bruce Aylward, cité par plusieurs média occidentaux. L’expert revenait d’un voyage en Chine où il a pu découvrir dans plusieurs villes l’évolution et les effets du coronavirus.

Alors qu’Haïti dispose de l’un des systèmes de santé les plus grabataires au monde, c’est le moment de se demander si notre pays n’est pas excessivement menacé par le virus. S’il venait à être introduit en Haïti, quelles sont les capacités réelles de mise en quarantaine de l’État? Quels sont les hôpitaux préposés à cet effet? En quoi la population est-elle suffisamment bien informée des attitudes préventives à adopter?

L’économie mondiale affectée

«Le virus, une urgence sanitaire mondiale, a perturbé l’activité économique en Chine et pourrait mettre en péril la reprise», a mis en garde la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, dimanche, lors d’une réunion des ministres des finances du G20 à Riyad, citée par le quotidien Le Monde.

Face à la progression du virus, le FMI a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour 2020. Les économistes du FMI chiffrent l’impact à 0,1 point de croissance dans le monde. En janvier, ils tablaient sur une hausse du produit intérieur brut (PIB) global de 3,3 % pour 2020, contre 2,9 % en 2019.

“Coronavirus: l’économie contaminée”, a titré Libération dans sa une du mercredi 26 février. « La fièvre gagne les marchés et menace la croissance mondiale. High-tech, tourisme, mode, commences… Les secteurs les plus divers sont déjà affectés», souligne le quotidien de gauche. Le coronavirus n’est pas à prendre à la légère, encore moins dans un pays aussi précaire qu’Haïti.


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