Melani ou le pari d’un nouveau souffle pour le cinéma haïtien
3 min readPar Bota Wany P. Joseph
Alors que le cinéma n’est plus ce qu’il était il y a plus de dix ans en Haïti, John Fritz Moreau et Camille Moïse sont désormais du nombre de ceux qui essayent de faire renaître le septième art. Ils se proposent d’offrir au public, pour la Saint-Valentin, Melani, une série télévisée de 40 épisodes, dont la sortie du premier numéro se tiendra au Palais municipal de Delmas, ce vendredi 14 février, à partir de 6 heures pm. John Fritz Moreau et Camille Moïse veulent tenir le pari, à contre-courant des oiseaux de mauvais augure.
« La série met en lumière l’histoire de deux femmes, une mère et sa fille (Kèkète et Melani), qui luttent, sans beaucoup de moyens, pour réaliser un rêve commun : celui de s’installer dans la capitale et de faire entreprendre à Melani des études universitaires. Entre difficultés financières et problèmes de santé, Kèkète et Melani vont devoir surmonter toute une série d’obstacles pour enfin se révéler plus fortes, après tout », écrivent les deux compères, dans le synopsis du feuilleton, dont copie a été distribuée à la presse.
Une histoire, certes courante dans la vie de tous les jours, mais qui vaut le détour, un déplacement au Palais municipal de Delmas, du moins pour aller encourager cette œuvre cinématographique dans une industrie en débandade depuis des années. L’idée est du PDG de Juno7, le premier à avoir su exploiter les technologies de l’information et des communications pour informer les gens de l’arrière-pays. Il est le producteur du feuilleton. Camille Moïse, qui se passe de présentation, en est le réalisateur. « Le public ne sera pas deçu », disent les deux complices.
« J’ai développé une passion pour le cinéma quand j’étais en septième année fondamentale. J’ai une fois interprété à l’école le rôle de l’agneau dans la fable de la Fontaine », confie John Fritz Moreau, comme pour dire qu’en produisant Melani, il sait à quoi s’y prendre. « Avec Melani, Fritz m’a engagé dans un combat citoyen sans même le savoir. Ce groupe d’acteurs passionnés m’a donné l’envie de me donner à fond », rajoute, pour sa part, Camille Moïse, plus connu sous le nom de Kharméliaud Moïse.
Le premier numéro de la série télévisée (un projet de John Fritz Moreau, faut-il le rappeler) qui sera diffusé ce vendredi ne dépasse pas une heure et 30 minutes. Cette grande première, si l’on en croit Fritz et Camille, est destinée à récolter de l’argent pour en financer la suite. Celle-ci est répartie en 4 saisons. Vous n’avez à sortir pas plus que 1000 gourdes de votre escarcelle pour supporter les deux talents. Le cinéma haïtien étant languissant, chaque petite contribution est à découvrir, à apprécier et, le cas échéant, à critiquer…
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